Un ouveau mode de penser
ça se passe en Allemagne, mais ça viendra en France dans quelques années. Il s'agit de l'âge de départ à la retraite. Il est question de monter progressivement à 69 ans. On parle aussi de 70. Le problème est de trouver l'équilibre entre les "actifs" et les "retraités", dans une société qui vieillit régulièrement. Pendant longtemps, la politique en France a consisté en une promotion de la natalité. Faire plus d'enfants, voilà la solution. Oui, mais une solution dans un monde infini, car la logique nataliste serait alors une croissance sans fin de la population. Est-ce bien raisonnable dans un monde que nous savons "fini" et non "infini" ? La stabilisation de la population mondiale est une nécessité, et elle entraîne mathématiquement un vieillissement. Les pays sont diversement touchés, et le problème est plus ou moins aigu selon les politiques menées, les cultures et les histoires. La Chine et l'Allemagne offrent deux exemples contrastés du problème, si l'on veut illustrer le phénomène, et les réponses seront bien sûr adaptées à chaque cas d'espèce. Une constante, cependant, peut être notée : Les retraités consomment pour l'essentiel des richesses produites par les "actifs". Il s'agit donc, sur le fond, d'un régime par répartition entre les différentes catégories de la population. Ce que l'on appelle la capitalisation n'est qu'une manière de calculer la part de chacun. L'important est donc, en premier lieu, de produire suffisamment de biens et services pour l'ensemble de la population. Pour cela, la productivité du travail est une des clés, mais aussi la manière de répartir les revenus pour faire tourner l'économie. Rappelons que les vieux sont des consommateurs, et que leur pouvoir d'achat est un des moteurs de la consommation, et par suite de la fameuse croissance.
L'attachement aux initiatives du Conseil Natuional de la Résistance conduit à maintenir un principe de base : Les actifs sont les cotisants. Pourquoi eux seulement ? On parle bien de faire payer les robots. Mais cette référence est datée, et a connu de nombreuses entorses, avec la retraite des fonctionnaires, assurée par l'impôt, et la CSG, contribution généralisée comme son nom l'indique. Les robots sont évidemment inclus das ce "généralisé". L'idée de ne solliciter que le travail pour payer les retraites, outre qu'elle en partie une fiction, conduit inexorablement à un recul de l'âge de départ à la retraite, au fur et à mesure que la population vieillira. Allons au bout de la logique. Si l'on veut éviter que les générations futures ne travaillent jusqu'à 70 ans et plus, adoptons une base fiscale élargie pour abonder les caisses de retraites. Un tel choix ouvre le champ du possible en retenant comme base de calcul l'ensemble des revenus et non seulement ceux du travail. Le développement durable nous conduit à prendre du recul sur les pratiques habituelles. La prise de conscience de la "finitude" du monde oblige à reconsidérer les principes, et à leur donner une forme adaptée, sans perdre de vue pour autant les objectifs poursuivis, de justice sociale notamment. La retraite n'échappe pas à cette constatation. Pas de réforme durable des retraites sans adopter un nouveau mode de penser.
Edito du 30 octobre 2019
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