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Les leçons du brevet

Le brevet des collèges vient d'être reporté pour cause de canicule. Les conditions ne sont pas réunies pour passer sereinement un examen. Bien sûr, mais le phénomène n'est que la partie émergée d'un iceberg. Les conditions de confort thermique ont des effets directs sur les résultats scolaires, de nombreuses études l'ont mis en évidence depuis longtemps. Trop chaud ou trop froid, ce n'est pas bon. Ce n'est pas vrai que pour les écoles. Dans les bureaux aussi, on constate une courbe de performance qui passe par un maximum autour de 21 degrés. Une productivité du travail corrélée à la température, c'est vrai dans toutes les circonstances, et pour tous les métiers, y compris le métier d'élève. Il n'y a pas que la température. Les qualités acoustiques sont également déterminantes, et la lumière, notamment celle du jour qui donne le moral aux troupes. Sans oublier la qualité de l'air intérieur. Bref, les qualités des bâtiments, scolaires ou d'activités, ont des conséquences directes sur les résultats recherchés, réussite scolaire ici, productivité des personnels ailleurs. Une qualité qui coûte cher, disent volontiers les budgétaires. La non-qualité coûte encore plus cher. Le calcul est vite fait pour les bâtiments neufs. La qualité intégrée dès le conception du projet, sur les bases d'un cahier des charges qui prend en considération les besoins réels, ne coûte que quelques pourcents du buget total, parfois même rien en fonction du contexte. Un bon projet qui fera faire en outre des économies de fonctionnement, par exemple en améliorant l'inertie du bâtiment et réduisant ainsi les consommations d'énergie (et l'émission de gaz à effet de serre). Une très légère augmentation largement compensée par des économies de fonctionnement, alors que la masse salariale pèse 20 fois plus que la construction dans le bilan d'un bâtiment d'activité. Les écarts de productivité produisent des gains (ou des pertes) financiers bien plus importants que les dépenses supplémentaires qui seraient dues au titre de la qualité de la construction. Dans les écoles, l'économie est plus difficile à calculer, car les effets de la qualité de l'enseignement sont diffus et répartis dans le temps. On peut juste prendre en compte le nombre de redoublements, sachant que chaque année perdue est un coût pour l'institution scolaire, mais aussi pour les élèves et leurs familles. Vous l'aurez compris, la qualité des bâtiments et notamment des collèges qui font parler d'eux aujourd'hui, n'est pas un luxe, réservé à quelques uns, ni des dépenses sur lesquelles on peut gratter sans précaution. Qualité des lieux et performance vont de pair, c'est la non-qualité qui coûte cher, merci aux brevet des collèges de nous le rappeler.

Edito du 26 juin 2019

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