Dépendance : pour une approche sociétale
9,2 milliards d'euros, c'est ce qu'il faudrait chaque année pour faire face au besoin de la dépendance des personnes âgées en 2030. Un rapport a été remis au Gouvernement, qui calcule ce montant et présente quelques pistes pour trouver cet argent. Est-ce un effet du cloisonnement qui sévit dans notre société ? le rapport ne porte que sur le grand âge, et n'évoque qu'à peine une politique de prévention, qui concerne l'âge d'avant, celui où l'on ne dépend de personne. La révention mentionnée n'est que médicale ou sociale, nullement sociétale, sur le mode de vie et l'activité des jeunes vieux. Cette population importante, et qui le sera de plus en plus, de retraités qui ne demandent qu'à rester dans la société. Le meilleur rempart contre la dépendance reste l'activité, l'inclusion comme on dit maintenant. Une activité professionnellse ou associative, physique, culturelle, humanitaire, peu importe à condition qu'elle maintiennent éveillées les facultés des intéressés. Bouger et voir du monde, ne pas se retrirer, voilà une bonne manière de retarder la dépendance, pas uniquement l'accompagnement sanitaire, bien sûr nécessaire mais loin d'être suffisant. Le rapport l'admet : "Nous ne pouvons pas nous limiter à une vision strictement sanitaire et médico-sociale", et affirme que l'approche doit être ouverte : " L’ambition est de permettre d’augmenter l’espérance de vie sans incapacité, et de diminuer la prévalence de la perte d’autonomie, à partir d’une approche biologique, clinique, sociale et environnementale", mais les pricipaux intéressés, les vieux avant la dépendance, sont exclus de la réflexion, et aucune des 175 mesures préconisées ne les concerne. Avant de chercher où trouver 9,2 milliards d'euros, cherchons comment réduire significativement le nombre de "dépendants", en luttant contre l'exclusion de fait dont beaucoup de personnes âgées sont l'objet. La solitude est le premier sergent recruteur des dépendants. Un fléau identifié depuis longtemps, qui a été désigné "grande cause nationale" en 2011, et qui tire ses racines dans l'organisation de notre vie sociale au moins autant que l'advenue de handicaps physiques comme la surdité qui conduit nombre de vieux à s'exclure eux-même des échanges qui leur échappent en partie. La dignité des personnes dépendantes est souvent évoquée dans le rapport, et à juste titre. Il faudrait y ajouter celle des vieux avant dépendance, dont la dignité consiste à vivre pleinement, avec des relations enrichissantes pour tout le monde (1). Du gagnant-gagnant, pour les intéressés comme pour la collectivité, qui économisera une part des 9,2 milliards annoncés.
1 - Voir à ce sujet Quatrième
Edito du 3 avril 2019
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