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Une dynamique pour les déserts

La lutte contre les déserts médicaux est une priorité affichée par le gouvernement, bravo. Mais comment faire si des territoires restent peu attractifs, en dehors du temps et même de l'espace, loin de tout, dépourvus de services et d'équipements ?  L'objectif est de redonner vie à des territoires délaissés. C'est vrai de certaines campagnes, mais aussi de certains "quartiers". Ces territoires se sentent abandonnés à leur sort, à l'écart du monde moderne. Il n'y a pas que les médecins qui ne veulent pas y aller, de nombreuses professions les ont désertés depuis longtemps, de nombreux services publics ou privés.

Comment leur redonner de l'espoir et des perspectives crédibles, telle est la question de fond, dans laquelle il faudrait inscire celle de la médicalisation. Redonner du sens, de la noblesse, et des raisons de s'y installer. Il y a bien sûr le rejet des villes, polluées et bruyantes, source de stress et, bien souvent, d'isolement. Ce n'est qu'une motivation négative, qui ne répond pas vraiment à la question. S'il y a un grand chantier à ouvrir, c'est bien celui de ces territoires délaissés, qui constituent souvent des gâchis humains et écologiques. Il y a là un défi à relever, qui exige de l'imagination et de l'ambition. Sortir des visions toutes faites, et faire une sorte de "bilan de compétence" de ces territoires pour comprendre le "génie du lieu" et le valoriser. Bien sûr, en attendant, des mesures particulières peuvent être mises en place, pour éviter la décomposition totale du tissu social existant, mais croire que cela suffit serait une erreur, du genre s'attaquer aux symptômes sans s'occuper de la racine du mal, des causes profondes de la situation. Au boulot, sociologues, économistes, agronomes, enseignants, médecins, animateurs sociaux, etc, et surtout forces vives de ces pays mal aimés, car il en reste encore. Le monde rural a souvent fait preuve de créativité, mais les règles du jeu sont pour l'essentiel imaginées par des urbains,  et ne facilitent pas les choses dans les campagnes. Une adaptation des codes à la spécificité des campagnes est sans doute une première démarche à entreprendre, à l'encontre de celle utilisée le plus souvent qui est de les appliquer coute que coute sans égard pour la réalité, au nom d'une égalité fictive. Une bonne feuille de route pour la fin de ce quinquennat.

 

Edito du 26 septembre 2018

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