La finance sur le chemin de Damas
C'est peut-être de la finance que viendra le salut. Contre toute attente, tant sont nos récriminations vis à vis de ce monde qui ne semble sensible qu'à son seul bénéfice. C'est d'ailleurs de ce bénéfice qu'il est question. Le dérèglement climatique pourrait bien le remettre en question, et les échénaces se rapprochent. Le risque devient visible. C'est d'outre-manche que nous vient le signal du changement. La banque d'Angleterre constate que 10% seulement des organismes financiers qu'elle surveille s'inquiètent des risques à long terme. Elle vient de demander à toutes les banques et assurances de son ressort de désigner un dirigeant en charge de ces risques, et de publier chaque année un rapport sur le sujet. Il s'agit de pointer les risques liés au changement climatique qui pourraient se manifester dans leurs portefeuilles d'investissements, et de les rendre publics, et notamment accessibles aux actionnaires. Prudence, donc, ne mettez d'argent sur des entreprises en délicatesse avec le carbone. Préférez celles qui en sont exemptes, ou qui auraient un bilan favorable de ce point de vue. Un message clair, qui ne manquera pas d'influencer les flux financiers, ainsi dissuadés de s'aventurer dans des eaux trop carbonées. L'ensemble des banques centrales partagent cette préoccupation, chacune à leur manière, mais l'idée se propage. L'idée de "crash test" des banques face au risque climatique aurait même été avancée par la Banque de France. Alleluia, la banque est sur le chemin de Damas, réjouissons-nous. Les nouveaux convertis étant les plus ardents, espérons que ce revirement fera son effet, une sorte d'anti-effet de serre en qualue sorte.
Edito du 24 octobre 2018
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