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L'indicateur humain

Les arrêts-maladie, voilà un nouveau sujet de préoccupation. Ils augmentent sensiblement d'un peu plus de 4% par an, et il semble que ce taux augmente encore. Première réaction, sans doute comptable, du côté de l'administration : où trouver l'argent ? Et ensuite, émotion chez les patrons, qui craignent devoir payer la note, chez les syndicats, qui craignent de voir de nouveaux jours de carence se profiler, et enfin chez les médecins, accusés de complaisance, bien entendu. La vraie question est ailleurs, et tout le monde le sait. Il y a bien quelques abus ici et là, mais pourquoi y en aurait-il plus chaque année ? Peut-être parce que derrière les arrêts de travail, il y la qualité de vie au travail. La hausse des arrêts-maladie est un indicateur de mauvaise ambiance et de tensions. Les observations de ces dernières années semblent donc montrer une dégradation des conditions de travail, et il serait dangereux de ne considérer que la question comptable. Bien au contraire, les arrêts-maladie sont comme la douleur chez un humain, le signe d'un problème, qu'il faut bien affronter. Nous savons par ailleurs que la qualité de vie au travail est un facteur de productivité, et sa dégradation devrait doublement nous alerter : du point de vue humain, et du point de vue économique. Là encore, il y aurait une convergence intéressante : négative dans le cas présent, plus de douleur et moins de productivité, elle pourrait être positive, plus de bonheur et plus de productivité. Il est vrai que cette équation parait paradoxale. Nous associons volontiers souffrance et productivité, il faut en baver pour gagner son argent ! Une mentalité encore bien présente dans de nombreuses entreprises, malgré toutes les enquêtes et les observations qui montrent le contraire. Le développement durable, c'est justement changer de mentalité, et prendre du recul par rapport aux certitudes trompeuses ou dépassées. C'est la mentalité nécessaire pour trouver des solutions originales aux problèmes qui nous empêchent de progresser. On ne résout pas les problèmes avec la mentalité qui les a engendrés, nous dit Einstein. ça doit être vrai aussi pour les arrêts-maladie.

 

Edito du 12 septembre 2018

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