L'heure de l'innovation sociale

Ce sont des évènements "hors normes" qui nous amènent à réviser nos certitudes, ou à modifier nos comportements. Il peut y avoir du bon à casser les habitudes et à brutaliser nos idées reçues. Ce sont les vandales de l'autoroute A15, avides de cuivre, qui  ont permis de se rendre compte que l'absence d'éclairage sur les autoroutes pouvait réduire le nombre d'accidents. Un peu de gêne induit plus d'attention. Au final, moins d'éclairage = moins d'énergie, moins d'effet de serre, moins de pollution lumineuse, moins d'accidents et un mieux pour la biodiversité. Merci les vandales ! D'autres formes de crises peuvent nous ouvrir les yeux ou changer nos comportements. Les crises pétrolières ont profondément marqué nos sociétés, ainsi que les accidents nucléaires de three miles island à Fukushima en passant par Tchernobyl. Les grèves, notamment celles qui durent, font partie de ces évènements qui nous font modifier nos comportements. Celle qui affecte le train aujourd'hui pourrait le faire. Deux phénomènes intéressants pour le développement durable pourraient en bénéficier : le covoiturage et le télétravail. Groupons-nous, remplissons les voitures pour qu'il y en ait moins qui roulent, et utilisons les moyens modernes de communication pour éviter des déplacements inutiles, et au-delà, organiser différemment nos modes de production, donner plus de responsabilités aux personnels. Cela pourrait les motiver et ils seraient heureux de voir qu'il leur est fait confiance. Une grève est toujours l'occasion d'expérimenter de nouvelles manières de travailler. La désorganisation permet de prendre des risques  que l'on ne prendrai guère en période de routine. Une chance de découvrir des qualités insoupçonnées chez certains, des capacités d'adaptation ou de créativité chez les autres. Une grève n'est jamais une bonne chose, alors faisons d'un mal un bien, en acceptant de changer les habitudes et les regards. L'heure est à l'innovation sociale. Une opportunité pour se préparer au développement durable.

Edito du 4 avril 2018