Sortir du pétrole
Le carburant a pris la relève du pain comme détonateur révolutionnaire. Le prix s'envole, les automobilistes sont en colère, la révolution est en marche, si l'on ose dire. Pour calmer ces ardeurs, on parle de primes et de mesures pour atténuer la hausse. Les internautes (cités par LCI) ont pourtant fait le calcul : Avec une heure de SMIC, on pouvait acheter 3 litres de carburant en 1973, 5,8 litres en 2001, contre 6,7 litres en 2018. Une baisse de prix significative et continue, et cela d'autant plus que les voitures consomment deux fois moins d'essence au km entre 1973 et aujourd'hui. En 2018, une heure de smic permet de rouler 134km, contre 30 en 1973. Le sentiment de "vache à lait" semble bien exagéré, mais il est bien ancré, et provoque des manifestations.
Quelles réponses apporter ? Réduire la facture ne semble justement pas la bonne, si l'on veut que le "signal prix" provoque l'émergence de comportements nouveaux. Pour réaliser une sorte de sevrage du pétrole, c'est bien sûr l'accélération de cette transition qu'il faut obtenir, tout en aidant les personnes les moins bien placées. Comment réduire tout de suite sa consommation de carburant ? Telle est la question, et elle a des réponses. Des réponses qui vont dans le sens de la sortie du pétrole, au lieu de jouer les prolongations. La conduite douce, adoptée depuis logntemps par les transporteurs routiers, permet de gagner 15% de consommation. Bien plus que la hausse du prix des carburants. faisons-en la promotion ! Il y a le covoiturage de proximité, de vie quotidienne. Blablacar expérimente actuellement Blablalines à cet effet. de nombreuses communes ou départments ont créé des aires de rencontre pour que les covoitureurs puissent se retrouver. Poursuivons dans cette voie, accompagnons-la d'une promotion vigoureuse! Il est question de demander aux employeurs de participer à des primes. Il faudrait mieux qu'ils acceptent de donner aux employés des facilités d'horaires pour donner la souplesse que le covoiturage demande. L'argent des primes pourrait être avantageusement réinvesti dans les zones rurales pour développer les systèmes de voitures à la demande que beaucoup de conseils généraux ou d'intercommunalités ont mis en place. Apprenons à mieux utiliser les voitures, à les remplir, à s'organiser pour réduire la consommation d'essence, c'est plus intelligent que d'exiger des efforts financiers pour faire durer le passé, qui n'était d'ailleurs pas si rose. Et puis, si cela permet à de nombreux ménages d'éviter d'acheter la deuxième voiture, quelle économie !
Edito du 14 novembre 2018
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