CO2 : Des gains immédiats à engranger

Moins 35% de CO₂ en 2030. Tel est l'objectif retenu par l'Union Européenne concernant les voitures neuves. Ce n'est pas assez pour atteindre les niveaux recommandés par le GIEC, surtout en tenant compte du temps de renouvellement du parc. Comment accélérer ? Une décision pourrait aider à progresser, et à faire des économies. Réduire la vitesse maximale des voitures. C'est là encore l'Allemagne qui bloque. Et pourtant, une voiture conçue pour faire du 180 à l'heure, et parfois bien plus, pèse sensiblement plus lourd qu'une autre qui ne dépasserait pas 150 à l'heure, pour se donner une marge au-delà de 130. Beaucoup d'organes du moteur et surtout de sécurité pourraient être allégés, ce qui réduirait considérablement la consommation.

Voilà un gain significatif qui ne retirerait rien à l'usage réel de nos voitures. Sans progrès technique particulier, sans hypothèse sur les comportements des automobilistes. Une voie de progrès dont on ne parle guère. Ce serait le marché et les consommateurs qui voudraient leur voiture rapide, même si ça ne leur sert à rien. Pour le prestige. Malheureux consommateurs, c'est toujours de leur faute, comme si les constructeurs, avec leurs moyens publicitaires qui envahissent nos écrans de télévision, n'y étaient pour rien.
Autre piste pour réduire les émissions de CO2, la conduite souple, l'écoconduite. Adoptée depuis longtemps par les professionnels du transport, et qui pourrait utilement se répandre chez tous les automobilistes. C'est 15% à gagner instantanément. Il y a bien d'autres voies, si on intègre la manière dont nous utilisons l'automobile. Nous pouvons la remplir, grâce au covoiturage, l'adapter en continu à nos besoins réels, avec différentes formes de location pour apporter de la souplesse, nous pouvons l'inscrire dans un ensemble de moyens de transports, à combiner pour obtenir qualité, rapidité, économie et plaisir. Tout cela sans réduire le besoin de mobilité, qui est un autre volet à développer, riche de promesse. Ce sont tous ces moyens qu'il faut conjuguer pour obtenir une réduction des émissions de CO2, des moyens indolores pour l'essentiel, et qui peuvent donner des résultats tout de suite, si nous acceptons de changer.

 

Edito du 17 octobre 2018