Skip to main content

Associations et service public

Samedi dernier, 23 juin, était la journée nationale des sauveteurs en mer. Une excellente occasion de voir ce qu'apporte le réseau associatif au service public. Voilà des volontaires (7000 au total) qui volent (voguent ou nagent) au secours des personnes en danger, que se soit au cours d'une baignade ou d'une sortie en bateau. 8000 personnes secourues l'année dernière, en plus de 5000 interventions. Si une association ne s'était pas investie sur le sujet, qui le ferait ? Des agents municipaux, la marine nationale ? Ce serait des fonctionnaires ou des militaires qui en auraient la charge, ou bien personne, ce qui serait désastreux. Desastreux pour les victimes, et aussi pour le tourisme et les sports nautiques, car l'absence de sécurité aurait comme conséquence une chute de la fréquentation. Voilà un service public essentiel qui n'est pas assuré par des personnels sous statut public, mais associatif privé. Financement ? 80% privé, 20% public seulement, Etat et collectivités locales. Et on nous annonce comme si c'était un cadeau que ce taux de subvention ne sera pas réduit. Le cynisme doit faire partie de la culture de Bercy, assurément. Imaginez que Coluche n'ai pas créé les resto du coeur, que l'abbé Pierre n'ait pas pu non plus lancer Emmaüs, etc. Toutes ces associations caritatives qui vont au secours des recalés de la vie. Combien de fonctionnaires, et quel budget faudrait-il affecter à l'accueil des plus démunis si les associations n'en prenaient pas soin ? Il s'agit là de besoins immédiats et criants. Que dire des autres causes, qui concernent le long terme et des enjeux moins évidents, comme la protection de la biodiversité ?  Quand l'Etat prétend soutenir ce réseau associatif, toujours sous menace de restrictions budgétaires, il ne manque pas de culot. C'est bien sûr l'inverse. Des citoyens qui se mobilisent pour faire ce que la puissance publique devrait assurer. C'est la moindre des choses que de leur attribuer une aide publique. Et cet engagement citoyen présente bien d'autres avantages, comme celui de cultiver le civisme et de créer du lien social. Les sauveteurs en mer symbolisent bien ce prolongement citoyen du service public, qui prend de nombreuses formes. Une organisation sociale et sociétale qu'il convient de soutenir, même et surtout en situation budgétaire délicate.

Edito du 27 juin 2018

  • Vues : 1466

Ajouter un Commentaire

Enregistrer