les phytos ont la vie dure

Les produits phytosanitaires résistent. Leur diminution de moitié d'ici 2025 était prévue par le Grenelle de l'Environnement et le plan Ecophyto, mais c'est le contraire qui est observé dans l'agriculture, une hausse continue, avec magré tout un léger fléchissement en 2016. Cette résistance serait compréhensible si l'avenir de l'agriculture dépendait de l'usage de ces produits, qui serait incontournables pour assurer l'équilibre financier des exploitations. Il n'en est rien. L'INRA vient de rendre publique une étude très claire sur ce point : l'abandon des pesticides n'affecterait pas les performances de l'agriculture. Il demande magré tout un accompagnement, car les pratiques agricoles devraient évoluer, et le métier d'agriculteur en serait transformé. Encore une transition à organiser, toujours délicate mais clé du futur. Une époque s'achève, il faut se préparer à entrer dans le suivante, et c'est toujours difficile. les équilibres anciens, l'organisation des professions, les circuits financiers, les cultures et les habitudes, tout "l'écosystème" agricole est à revoir, pour l'adapter au monde de demain. L'agriculture biolohgique a nettement progressé en France ces dernières années, nais nous partons de si loin qu'il y a encore beaucoup de chemin à parcourir. Les consommateurs sont pourtant très demandeurs, le marché est là. Le décalage entre offre et demande en France provoque un grand besoin d'importation, et par suite de transport, de conservation. La santé des consommateurs est peut-être protégée, mais l'effet de serre s'en ressent. Le "durable" associant les pratiques culturales et la proximité n'est pas au rendez-vous. Accompagner le changement, donc, voilà la voie à suivre. Certains dénoncent le trop grand nombre de fonctionnaires au ministère de l'agriculture. Sans doute si leur rôle est de faire perdurer un modèle ancien, mais ne nous faisons pas d'illusion, la transition demande du conseil, du suivi, des garanties et des aides pour que personne ne reste "sur le bord du chemin". Tout un programme !

Edito du 8 mars 2017