Les fausses pistes
Il est bien difficile de s'attaquer aux vrais problèmes. Souvent, le débat est détourné vers des questions annexes, qui brouillent les cartes et offrent des solutions illusoires. La question du nombre de parlementaires est souvent posée. Les candidats à l'élection présidentielle souhaitent leur diminution. La bonne question est-elle celle de leur nombre, ou celle de leur mode de fonctionnement, de leur rapport à l'exécutif ? Les parlementaires doivent être à l'écoute des citoyens, et assurer le lien entre la société et le gouvernement, et c'est un rôle difficile.
Comment le tenir efficacement, avec les pièges que sont le clientélisme, la pression des groupes d'intérêt, tout en suivant une ligne politique affichée lors des élections ? Il faut peut-être leur donner plus de moyens, mais c'est sans doute dans les esprits et dans le fonctionnement des institutions que se trouvent la réponse, si la question est bien posée. Au momemnt où les citoyens attendent une meilleure collaboration avec leurs élus, il n'est peut-être pas opportun d'en réduire le nombre. Le budget du parlement est inférieur à 0,5 pour mille du budget de l'Etat. Il faut bien sûr qu'il soit bien utilisé, avec rigueur, mais ce n'est pas en grattant 3 sous sur cette dépense que les équilibres budgétaires seront retouvés. Le débat sur les institutions est ainsi détourné vers une fausse piste, sans issue. Il en avait été de même pour la réforme territoriale. La question de la fusion et de la taille des régions a dominé la réflexion, alors que c'est l'organisation des collectivtés entre elles, l'autonomie qui leur est donnée, la manière dont elles peuvent prendre leur destin en main dans une subsidiarité à imaginer et faire vivre à tous les étages qui sont au coeur du problème. Là encore, une fausse piste. En matière économique, le projetceur est souvent mis sur le coût des "facteurs de production", et en premier lieu de l'emploi, alors que le vrai problème est la nature de la production, le choix des bons créneaux pour développer une économie d'avenir, au lieu de protéger les restes de celle d'hier. Les fausses pistes sont nombreuses, elles traduisent l'incapacité à formuler les bonnes questions. Le développement durable consiste justement à les identifier et le mettre au coeur du débat public.
Edito du 12 avril 2017
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