La science à l'honneur pour la journée mondiale de la Terre
Dans 500 villes du monde, 22 en France, ont eu lieu des manifestations pour défendre la science. C'était samedi 22 avril, à l'occasion de la journée mondiale de la Terre, créée en 1970 par les Nations Unies. Peut-être est-ce la crainte des "vérités alternatives", les scientifiques craignent une perte d'influence de la science. Crédits publics en baisse sensible, montée d'intégrismes de toutes sortes tendant à substituer à l'observation scientifique des dogmes et des "vérités révélées".
Le phénomène est d'importance. Le développement durable ne se progressera pas sans chercher à comprendre le fonctionnement de notre planète et des hommes qui l'habitent. Une connaissance qui doit être en permanence approfondie et précisée, adaptée à des contextes nouveaux. Une connaissance qui peut parfois gêner certains intérêts, ou déstabiliser des convictions. Au Canada, le gouvernement de Stephen Harper, remplacé depuis par Justin Trudeau, ne voulait pas que soit conservée la mémoire de la situation d'origine des provinces bouleversées par l'exploitation des schistes bitumineux. De nombreuses références ont ainsi été détruites. Les déclarations de Donald Trump sur le climat et l'effet de serre ont pu faire craindre le pire. La résistance est partie des Etats-Unis, mais elle est relayée dans 50 pays. Le choix du jour de la Terre pour cette manifestation n'est pas anodin : c'est l'exploitation de la planète qui est largement en cause, avec la volonté à peine masquée de supprimer tous les obstacles à son intensification. Peu importent les dégâts, si l'activité se porte bien. "Job" est le maître mot, l'obsession, tout est bon pour en créer, même les affirmations les plus fantaisistes. la science devient alors une forme de conscience, dont il faut se débarrasser au plus vite. la réaction du 22 avril est mondiale, et c'est là une de ses grandes vertus. Il n'y a pas que l'administration américaine qui souhaite museler la science, ou au moins la contrôler. Les nouveaux chemins de l'humanité doivent être éclairés, et tous ceux qui veulent que tout continue comme avant, par intérêt, par peur du futur ou par ignorance, se retrouvent dans cette envie de réduire la science au silence. Une forme de politique de l'autruche, au moment où, au contraire, nous avons besoin de voir la réalité en face, et de voir loin.
Edito du 26 avril 2017
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