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La bonne question : le nombre ou le mangement ?

Le nombre de fonctionnaires est toujours un sujet d'actualité, mais la question me semble bien mal posée. Elle occulte un aspect pourtant mis en avant en haut lieu, la performance, elle-même très liée au management et à l'organisation. Au lieu de parler des effectifs, il vaudrait mieux s'interroger sur la qualité du management dans les administrations, leur lourdeur pyramidale, la complexité des statuts des personnels et les difficultés de gestion des ressources humaines qui en résultent.

Certains exemples, dans les hôpitaux et les établissements d'enseignement notamment, montrent que le management peut changer profondément le mode de fonctionnement d'un service, avec des résultats visibles, comme la chute de l'absentéisme, la baisse de certaines charges, la satisfaction des usagers et des personnels. Il n'est écrit nulle part que le secteur public est par nature moins performant que le privé, mais son mode de fonctionnement est un handicap sérieux, et qui ne semble pas s'améliorer. La tendance reste aux grosses unités et aux structures pyramidales, à l'image d'une organisation militaire, napoléonienne. Nous sommes bien loin des organisations modernes, souples et connectées, où les initiatives sont valorisées. Rien n'empêche de passer des structures héritées du XIXe siècle à celles de XXIe, si ce n'est l'inertie dans les esprits et la défense d'intérêts, une mauvaise défense puisqu'elle se retourne de fait contre la fonction publique. Le champ d'action du secteur public comme le nombre de fonctionnaires seront déterminés par leur aptitude à répondre aux besoins de la société d'aujourd'hui. Le développement durable nous conduit à revenir sur la nature du problème à résoudre, dont on sait que, s'il est bien formulé, il est à demi résolu.  L'art de la politique est donc largement celui de poser les bonnes questions, telles qu'elles se posent dans la société d'aujourd'hui, et de faire en sorte que les citoyens s'y reconnaissent. Les débats fondés sur des a priori non vérifiés sont dangereux, et risquent fort de produire de mauvaises solutions.

Edito du 12 juillet 2017

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