La bonne alternative
Plutôt que l'interdiction, l'attractivité est la bonne manière de "vendre" le développement durable. La tentation est forte, en effet, d'interdire tout ce qui est néfaste à la planète, mais les résistances sont fortes. Sans adhésion des principaux acteurs, les règles contraignantes seront contournées, et les gendarmes, quels qu'ils soient, resteront impuissants. Laisser au fonds des puits de pétrole les milliards de barils qu'ils contiennent est une nécessité absolue. Il est toujours possible d'en interdire l'exploitation, mais la meilleure manière d'obtenir ce résulat est que d'autres énergies s'imposent.
Les analystes de la banque Morgan Stanley ont publié, le 6 juillet, une étude estimant que les énergies renouvelables deviendront d'ici 2020, c'est à dire demain, l'option la moins chère et la plus rapide pour la production d'électricité et de chaleur. « Nous prévoyons que d’ici 2020, les énergies renouvelables seront la forme la moins coûteuse d’une nouvelle génération d’énergie pour toute la planète », à l’exception de quelques pays d’Asie du Sud-Est. Les énergies renouvelables s’imposent de façon inéluctable : « Indépendamment de l'intention annoncée par le président Trump de se retirer de l'accord de Paris, nous prévoyons que les États-Unis dépasseront l'engagement de Paris de réduire de 26 à 28 % leurs émissions de gaz à effet de serre en 2025 par rapport à 2005 ». En Europe, décrite comme une "carte postale du futur", les objectifs de Paris pourraient également être dépassés. Voilà de bonnes nouvelles pour le volet effet de serre. L'économie au secours de l'écologie, les choses reviennent à leur place. Cette sagesse sera sans doute plus dure à retrouver pour la biodiversité. Les enjeux écologiques sont tout aussi importants, avec des effets notables pour l'économie, mais les acteurs sont nombreux, les intérêts contradictoires. Il y a encore du chemin à faire, mais une chose est sure : ce n'est pas avec des cris d'alarme que la cause de la biodiversité progressera. Ils sont nécessaires mais pas suffisants. Il faut proposer d'autres modèles de prélèvement des ressources du vivant, comme les énergies renouvelables le sont face aux énergies fossiles. L'alarme sans alternative crédible et attractive reste impuissante.
Source : le journal des énergies renouvelables
Edito du 19 juillet 2017
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