Skip to main content

Alimentation : pour des états généraux ambitieux

Les états généraux de l'alimentation seraient en panne, à en croire Pascal Canfin, directeur général du WWF France. C'est qu'il est difficile de parler d'alimentation sans parler de la vie dans nos campagnes, et de la crise qui y sévit, à la fois économique, environnementale et sociale. Des villages qui se vident de leur population, des services publics qui s'éloignent de plus en plus, y compris les mairies dans un mouvement de concentration orchestré par l'Etat.

Le sondage de l'IFOP pour le WWF montre que les 2/3 des Français se déclarent prêts à changer leurs habitudes, et à payer plus pour que les agriculteurs vivent mieux, mais la question va bien au-delà. Pour retrouver des campagnes vivantes, c'est de nouveaux modèles de développement qu'il faut faire émerger, avec une dynamique qui redonne de l'espoir aux ruraux, les agriculteurs comme les autres. Le sentiment d'abandon fait des ravages. La fonction de production des terres, agricoles ou forestières, a été longtemps dévalorisée, au profit de l'industrie et maintenant du secteur tertiaire, et le modèle agricole dominant montre ses limites depuis des années. Il est aujourd'hui à bout de souffle, mais il résiste au changement. L'"ancien monde" tente de perdurer. L'agriculture et la forêt, c'est aussi la production de biens pour l'industrie et le bâtiment, la production d'énergie, la gestion d'un capital naturel, la gestion des eaux, et bien d'autres services encore. Le monde rural s'est souvent montré innovant, mais le modèle urbain dominant l'ignore. Il y a une grande initiative à prendre our redonner toute sa place au monde rural et aux territoires, où la fonction "production alimentaire" doit s'inscrire parmi les autres, pour offrir une perspective d'avenir. Les états généraux de l'alimentation ne sont que la première pierre d'un édifice à construire.

Edito du 11 octobre 2017

  • Vues : 2156

Ajouter un Commentaire

Enregistrer