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La vertu et l'intérêt

 

La générosité et la solidarité sont mobilisées pour appeler les européens à accueillir des réfugiés. Très bien, ce sont de nobles vertus. Il en résulte pour l'opinion l'idée que cet accueil est une charge, que cela nous coûte cher, et que l'effort ne pourra pas être prolongé ni étendu aux autres migrants, victimes, eux, de la misère. Ce discours implicite est grave, car il colporte des idées fausses.

L'immigration pour des pays comme les nôtres, est une aubaine. Des enfants, mais aussi des adultes dans la force de l'âge, qui ne demandent qu'à travailler. Même s'il y a des polémiques, on parle de plus d'un million et demi d'emplois non pourvus en France. Des vacances de postes qui pèsent sur le reste de l'économie. L'immigration demande des efforts de formation et d'accueil, mais ce n'est pas une dépense à fonds perdus. C'est un investissement, que l'Union européenne devrait soutenir, au lieu d'imposer des quotas qui accréditent l'idée d'un fardeau. Sachons profiter de la compétence des nouveaux arrivants et de leur soif de trouver une place dans un pays en paix, et, pour ceux qui repartiront chez eux après la crise, tissons des liens qui seront alors bien utiles. La vertu et l'intérêt ne sont pas antagonistes, et les dirigeants allemands l'ont bien compris. Encore une histoire de double dividende, à condition de le vouloir et de s'en donner les moyens.

 

Edito du 9 septembre 2015

 

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