A contre courant
En période trouble, les contre-vérités prospèrent : L'immigration est devenue une menace contre laquelle il faut lutter en priorité. Il en résulte une posture de citadelle assiégée, dont le mur d'enceinte fuit de toute part. Les immigrants, victimes le plus souvent d'une situation politique et économique calamiteuse, viennent augmenter la masse des exclus, dont l'intégration clandestine déstabilise nos économies au lieu d'y contribuer.Tout faux, à la fois pour nous mêmes et pour les migrants, qui deviennent ainsi la proie des traficants, du doute, et par suite des prêcheurs de tous poils qui exploitent cette situation. Il faut bien sûr s'attaquer aux racines du mal, aux causes des migrations, et privilégier le rétablissement des conditions propres à maintenir sur place ces populations. Mais en attendant qu'une telle politique soit décidée, menée, et qu'elle produise ses effets, la bonne question serait plutôt "comment adapter nos sociétés aux migrations, pour en tirer un profit partagé", et non comment empêcher l'inéluctable, un combat perdu d'avance, inutile et finalement meurtrier.
Edito du 22 avril 2015
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