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Une croissance revue et corrigée

Parmi les détracteurs du développement durable, il y a ceux qui ne croient pas au "double dividende". Pour réduire la pression de l'humanité sur la planète, il faudrait qu'elle consomme moins, qu'elle se serre la ceinture, en termes populaires. Ils refusent l'idée selon laquelle une croissance du bien être est compatible avec la réduction de nos prélèvements, grâce à la nouvelle forme que le progrès doit revêtir, faire plus avec moins, donner du plaisir à base de génie humain plus que de matière. Ils rejoignent ainsi ceux qui ne veulent pas changer leur mode de vie, qui refusent de croire que la planète doit être ménagée. La croissance d'hier doit laisser place à celle de demain, à base d'intelligence et de savoir faire d'une part, de nouveaux modes de consommation d'autre part. La crise que connait l'agriculture aujourd'hui en France illustre bien cette difficulté à changer de modèle. La poursuite d'une production de masse, à base de nombreuses (et couteuses) dépenses (engrais, pesticides, aliments) ne protège en rien les agriculteurs, alors que leurs collègues "bio" se trouvent épargnés, tout en répondant à une demande en forte hausse. Le slogan d'une agriculture "économe et autonome", que l'INRA proclamait il y a longtemps, est resté un voeux pieu. Il est possible de  poursuivre une forme de croissance du bien être et de la qualité de vie tout en réduisant notre pression sur la planète, et c'est le pari du développement durable. Et dans l'industrie, commençons par fabriquer les produits "durables", en luttant contre leur obsolescence et en prolongeant leur durée de vie, au lieu d'accélérer leur renouvellement. C'est le passage de l'ancienne à la nouvelle économie.

Edito du 28 septembre 2016

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