Quel bilan pour l'économie collaborative ?

Nous sommes à l'heure du co-. Covoiturage, coworking, coconception, etc. et autopartage, autolib, AirBnB, et autres manifestations de l'économie de fonctionnalité. Les promesses pour l'environnement et surtout la consommation de ressources sont alléchantes. Plusieurs personnes dans une voiture, c'est mieux qu'une seule.

Environnement magazine dévoile une étude de l'ADEME sur le résultat. Le Co- tient-il ses promesses. La réponse est oui, mais peut-être moins que nous pouvions l'espérer. C'est l'effet "rebond" qui gâche la fête. Bien sûr le covoiturage est intéressant au coup par coup, mais s'il y a plus de coups, il faut faire un calcul. L'économie réalisée par voyage peut inciter à en faire plus, et produirte un bilan final moins glorieux que ce que l'on avait espéré. Tout se joue dans la réponse à la question : que fait l'usager concerné des économies qu'il réalise ? S'il augment sa consommation, notamment en biens ou services consommateurs de ressources, le bilan peut être décevant. Les études sont en cours, la mobilité collaborative étant le poste le plus avancé. Le bilan doit cependant être établi aussi sur les modes de vie, et c'est évidemment plus compliqué. L'abandon de sa voiture est un changement important dont les conséquences sont multiples. Une décision qui découle non pas d'une réponse collaborative mais d'un ensemble de réponses, d'un contexte favorable au "basculement". Un bilan poste par poste ne peut rendre compte de cette évolution, culturelle avant tout. Une autre considération doit être faite, en référence au facteur 4, deux fois plus de bien-être, en consommant deux fois moins de ressources. Sans doute la consommation de ressources ne se divise pas par deux, mais le bien-être augmente, ce qui devrait être porté au bilan de cette économie collaborative. Vivre mieux sans dégrader son "empreinte écologique", ce n'est pas suffisant mais c'est un retournement de la courbe !

Edito du 6 avril 2016