Les pesticides : une transition difficile
Les semaines ou autres journées dédiées à une grande cause présentent une utilité à retenir : celle de faire régulièrement le point. Le point sur ladite cause, le degré d'avancement vers des objectifs annoncés et partagés. Le Grenelle de l'Environnement a permis de se donner des objectifs chiffrés, parmi lesquels l'abandon progressif de l'usage des pesticides. Une première étape est de diviser par deux la consommation de ces produits en 10 ans, et même moins si possible. Le constat est bien triste : c'est le contraire qui se produit, la consommation de pesticides résiste. Et l'interdiction des néonicotinoïdes se fait attendre, malgré ses effets sur les insectes pollinisateurs. Pourtant, à l'heure des bilans, il semble bien que la science ne puisse dire quels sont les gains réels apportés par ces produits. La presse, à l'occasion de la semaine mondiale des alternatives aux pesticides, qui se termine aujourdhui 30 mars, révèle la faiblesse des connaissances sur leurs effets. Une étude américaine montre que le coût des pesticides seraient bien supérieurs aux bénéfices qu'ils apportent, au moins 40 milliards de dollars pour 27 de bénéfices, mais les chiffres datent de 1990 et les produits se renouvellent rapidement. Voilà donc un secteur entier de notre économie qui se développe sur une base incertaine, c'est le moins qu'on puisse dire. Cette résistance illustre celle, plus générale, de l'économie d'hier face à celle de demain. La "transition" est bien difficile, surtout quand on l'entreprend à reculons !
Edito du 30 mars 2016
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