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L'impossible changement de regard

Un des plus grands gisements de pétrole vient de livrer ses premiers barils. Kachagan, au milieu de la mer Caspienne, en Kazakhstan. 50 milliards d'euros et une quinzaine d'années ont été nécessaires pour parvenir à ce résultat. Les commentaires de la grande presse se concentrent sur la conjoncture : voilà une ressourece qui s'ajoute aux autres, en pleine période de surproduction. Comment gérer cette situation, quelle conséquences sur les cours du pétrole ? L'effet de serre est curieusement absent. Les esprits sont encore obsédés par le volet "ressources", alors que celles-ci sont abondantes et qu'il y en a même trop, et que tout le monde le sait. La question sensible, dont dépend les activités énergétiques, est le réchauffement climatique. La ressource est importante en matière de géopolitique, mais pour l'humanité, ce sont les rejets issus de l'utilisation de l'énergie qui doivent être la priorité. Dans nos esprits, du décideur au consommateur de base, il faut se faire à l'idée que le problème n'est pas la ressource, mais le rejet. Pour le pétrole, nous savons que les 3/4 des ressources d'ores et déjà connues doivent rester là où elles sont, dans leurs couches géologiques, si nous voulons contenir le réchauffement au-dessous de 2 degrés. La mise en exploitation d'un immense gisement ne peut manquer d'interpeller dans ces conditions. L'absence de réactions de ce type illustre bien la difficulté à changer de système de référence. Ce n'est pas en amont de la consommation que se situe la menace, mais en aval. Le développement durable est avant tout un mode de penser. Le constat de la "finitude du monde" doit nous conduire à raisonner autrement qu'au temps des pénuries. Cette mutation semble bien difficile...    

Edito du 2 novembre 2016

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