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Entre les bombes et la famine...

Curieuse distinction. Selon que vous êtes chassé de chez vous par les bombes ou par la famine, l'acceuil que vous recevrez varie de tout au tout. Les guerres sont reconnues comme une cause valable d'émigration, mais pas la, misère. Peu importe que celle-ci soit souvent fille de guerres plus ou moins permanentes, avec des déplacements de population vers des camps et l'abandon de territoires entiers.

La famine n'est pas reconnue comme une cause valable pour quitter son pays et chercher ailleurs un salut toujours problématique. L'Europe cherche en fait un moyen d'apparence objective pour faire le tri, mais la ficelle est un peu grosse. Derrière cette attitude se dessine une perception de l'immigration. Une charge, dont il ne faut prendre que le minimum. Les images d'enfants noyés ont secoué l'opinion, et ouvert quelques portes, les images de famine et de malnutrition manquent sans doute pour obtenir un résultat équivalent pour les émigrés "économiques", même s'ils s'entassent sur ces embarcations de fortune pour traverser la Méditerranée. Nous sommes incapables de prendre la mesure des phénomènes démographiques de ce siècle, avec les conflits et les dictatures aujourd'hui, les réfugiés climatiques demain, qui seront des dizaines de millions. Les mouvements de population seront de plus en plus importants. Au lieu de refuser l'inéluctable, il vaudrait mieux l'accepter et s'y préparer, pour en faire une chance.

 

Edito du 16 mars 2016

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